Transformation Digitale : Les PME suisses à deux vitesses
1) Les PME suisses sont-elles prêtes au défi du numérique ?
Sur le principe oui, elles le sont toutes. Ou du moins aimeraient l’être. Mais dans la réalité, plus d’un tiers encore des PME suisses* n’ont pas encore démarré leur mutation.
2) Quels sont les principaux freins de ces PME à l’amorce de leur transformation digitale ?
J’en distingue deux majeurs.
Le premier est d’ordre financier. Il est toujours extrêmement délicat pour une PME de dégager un budget pour amorcer sa transformation digitale. C’est un processus qui coûte de l’argent même si l’on travaille par priorité. Le deuxième frein réside dans le fait que beaucoup de directeurs de PME ont de la peine à savoir par quel bout commencer. La transformation digitale d’une entreprise est une tâche protéiforme, complexe, qui nécessite des compétences bien spécifiques. Bien souvent, ces directeurs imaginent qu’un tel rôle peut être confié à leur directeur IT, mais c’est une mission qui va bien au-delà des aspects purement technologique.
3) Pourquoi s’adjoindre les compétences d’un nouveau profil ?
L’intégration d’un responsable de la transformation digitale sera l’un des ingrédients majeurs de la réussite de la transformation de ces PME, d’un point de vue non seulement technologique mais surtout humain. Ce sera une sorte de chef d’orchestre dont l’action s’étendra à de multiples domaines, tels que le développement d’une compréhension du comportement des différentes cibles, de l’utilisation de la data et de l’analyse des performances, de la promotion, de l’agilité dans l’organisation avec des équipes hybrides qui n’ont pas l’habitude de collaborer ensemble, et de l’optimisation des processus internes et externes…
4) Quelle est la place des RH dans le soutien et la mise en place d’une transformation digitale au sein d’une PME ?
Les fonctions RH ont un rôle majeur à jouer car ce sera un partenaire clé dans la réussite de cette transformation. Elles devront dans un premier temps trouver le profil adéquat, et comprendre les enjeux derrière un tel recrutement. Ensuite elles auront comme mission la préparation des collaborateurs à une forme d’adaptabilité et d’agilité. Elles devront identifier les nouvelles compétences à intégrer et les compétences digitales à renforcer au sein des équipes. Dans les années à venir les RH auront un rôle déterminant à jouer face à la transformation des processus et des métiers et devront eux-mêmes faire évoluer leur fonction pour être en adéquation avec la mutation du marché professionnel.
5) Quelles recommandations concrètes pour ces directeurs de PME en suisse ?
Je leur dirais de démarrer dès à présent leur réflexion avec un expert en transformation digitale afin d’en définir les contours, les objectifs, une feuille de route et un premier budget. Si l’un des freins réside dans l’engagement d’une personne en CDI, il existe en Suisse un réseau d’expert(e)s qui peut les accompagner selon des modèles contractuels adaptables et éventuellement sur une durée déterminée.
Il ne faut plus tarder car le risque pour les PME Suisses et de perdre leur compétitivité et leur positionnement majeur.
Cet article a été initialement publié dans Global HR Talents.
Isabelle Hudovernik, 15 février 2019
*EY Press Release ZURICH, 9 APRIL 2018. Swiss SMEs have grasped digitization’s potential.
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